Santé des seniors : leurs besoins alimentaires

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Lorsqu’on vieillit, on a tendance à ne plus apprécier certains aliments de base et à négliger un bon équilibre alimentaire et pourtant, les besoins alimentaires de la personne âgée ne doivent pas être négligés. Il est vrai qu’elle ne dépense plus trop d’énergie, mais les apports énergétiques doivent toutefois rester élevés à cause de rendements musculaires et métaboliques réduits.

Que faire dans ce cas pour que la personne âgée se nourrisse correctement ?

Chez l’homme, les besoins caloriques d’une journée doivent être de 2 000Kcal/j contre 1 800 Kcal/j chez la femme. Ces chiffres ne sont pas pour autant fixes, mais il faut les adapter selon les activités physiques de la personne. Pour faciliter le calcul, comptez entre 30 à 35 kcal/kg de poids ou bien les dépenses de repos à multiplier par 1,5 à 1,8. Ce nouveau mode de calcul provient de nouvelles recommandations des spécialistes.

De quoi la personne âgée a-t-elle vraiment besoin de puiser dans son alimentation ?

alimentation

Une bonne alimentation est gage de bonne santé même à un âge très avancé. Pour que la personne âgée vieillisse bien et connaisse une meilleure fin de vie, il est primordial que son alimentation lui apporte tous les éléments que son corps requiert. Ces éléments sont :

Les protéines

  • Le vieillissement s’accompagne souvent de fonte musculaire que l’on appelle sarcopénie. On assimile souvent cette perte de muscles à une perte de poids, mais elle est due à un désordre entre la dégradation des protéines et leur synthèse. L’apport protéique journalier chez la personne âgée devrait être de 1g/kg/jour. Autrement dit, il dépendra surtout du poids total de la personne et pour que cet apport soit vraiment efficace, les 50 % doivent provenir de protéines animales (viande, oeufs, produits laitiers, poisson, …). Ces derniers sont aussi riches en acides aminés ce qui compensera d’autres apports quotidiens. Le mieux serait de varier les produits consommés chaque jour pour un apport très complet. Il faut savoir par exemple que si les produits laitiers sont riches en calcium et phosphore, la viande, elle est riche en fer.

 

  • Quant aux protéines végétales, elles apportent surtout des fibres, mais leur valeur protéique est assez faible.

 

  • La sarcopénie, si non pas traitée à temps augmente les risques de chutes et de fractures. Au-delà de la prise de protéines, il faut aussi que la personne fasse des exercices physiques pour entretenir ses muscles et avoir un corps plus dynamique.

 

  • Ce qu’il faut savoir : 100g de viande, 100g de poisson, 2 oeufs, 200g de fromage blanc, 4 yaourts et un demi-litre de lait se composent de 18 à 20g de protéines.

Le calcium

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  • Les besoins calciques sont plus élevés chez les seniors à raison de 1 200 mg/j chez la femme dès qu’elle atteint les 55 ans et chez l’homme à partir de 65 ans. Une carence en calcium peut être remédiée par une alimentation riche en lait et produits laitiers, en fruits et légumes, en céréales et en boissons.

 

  • Il faut souligner que ce n’est pas seulement une mauvaise alimentation qui est à l’origine d’une carence en calcium, mais il faut savoir qu’un changement physiologique en est également une source. La vieillesse est étroitement liée à une perte osseuse qui commence juste après la ménopause chez la femme du fait de sa carence en oestrogènes. Toutefois, la masse osseuse diminue de 40 à 50 % chez l’homme et la femme à partir d’un certain âge et ceci est dû par un mécanisme de résorption-formation de l’os. Si généralement, ces deux facteurs doivent être équilibrés, chez la personne âgée, la résorption est plus importante d’où la perte progressive de la masse osseuse.

 

  • Aussi, chez la personne âgée, l’absorption intestinale et la résorption tubulaire diminuent. Cela entraîne une diminution de la calcémie qui engendre à son tour une hyperparathyroïdie secondaire favorisant la résorption osseuse. Cette pathologie se traite par des apports vitamino-calciques et si elle n’est pas traitée, elle entraîne une ostéoporose d’où un risque élevé de fracture.

 

  • Ce qu’il faut faire : pour éviter une carence de calcium chez un proche âgé, il est conseillé d’augmenter ses apports en calcium, de lui faire prendre de la vitamine D, de stabiliser sa consommation de protéines, de lui faire faire des exercices physiques, de détecter et traiter une éventuelle malnutrition, de réduire sa consommation de médicaments et d’aménager son lieu de vie pour établir un environnement plus sain où les risques de chutes sont minimes.

 

  • Ce qu’il faut savoir : un quart de litre de lait, 2 yaourts, 5 baguettes de pains, 300g de fromage blanc, 850g de chou vert, 4 kg de viande de boeuf, 1 kg d’oranges contiennent 300 mg de calcium.

Les lipides

  • Les lipides sont sources d’acides gras essentiels, de vitamines liposolubles et ont de grandes propriétés gustatives donc nous sont indispensables. En consommer en quantité adéquate est recommandé, car au-delà de leurs vertus directes, il faut aussi savoir qu’ils libèrent certaines enzymes essentielles à notre santé.

 

  • Ce qu’il faut faire : il faut consommer régulièrement de l’huile de tournesol, d’arachide et de maïs pour obtenir de l’acide linoléique ; de l’huile de colza, du beurre et de l’huile de soja qui sont riches en acide á-linolénique ; de la viande rouge, des oeufs et du foie composés d’acide arachidonique et de poissons gras riches en acide écosapentaénoïque.

 

  • Contrairement aux idées reçues, les graisses n’entraînent pas d’infarctus chez les seniors.

Les glucides

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  • Les glucides favorisent le système musculaire, cérébral et participent à l’anabolisme des protéines. Chez les seniors, la carence en glucides ne se rencontre pas trop souvent étant donné qu’ils ont un penchant pour les produits sucrés. Toutefois, manger trop de choses sucrées peut rapidement entraîner une sensation de satiété et peut entraîner une dénutrition ou une malnutrition.

 

  • Ce qu’il faut savoir : la ration énergétique quotidienne doit se composer à 50 % de glucides. On en trouve en grande quantité et à très bonne qualité dans les pains, les légumes secs, les céréales, les fruits et les sucres simples.

 

Les vitamines

Bon nombre de personnes âgées souffrent de carence en vitamines, mais pour établir un traitement, il faut déterminer quel type de vitamines il lui faut. En effet, les vitamines sont répertoriées en différents groupes qui ont chacun leurs effets. Ainsi, il faut savoir que :

  • La vitamine A agit de manière bénéfique sur la peau, la vision, les muqueuses et ont des vertus antioxydantes donc permet de freiner le processus de vieillissement. Les besoins en vitamines A sont de 600 ìg/j chez la femme contre 700 ìg/j chez l’homme. On en trouve en grande quantité dans le beurre, le lait non écrémé, les oeufs et le foie. Quant aux fruits et légumes, ils apportent de la caroténoïde qui sont des éléments précurseurs de la vitamine A.

 

  • La vitamine B prévient de nombreuses maladies comme l’anémie macrocytaire due à une carence en vitamines B12, une hyperhomocystéinémie qui pourrait être la conséquence d’un déficit en vitamines B6, B9 et B12. Cette dernière pathologie favorise les risques de maladies cardiovasculaires et des troubles cognitifs.

Ce qu’il faut faire : pour éviter un déficit de vitamines B, sachez que les apports journaliers recommandés pour chaque catégorie sont de 2,2 mg/jour pour la vitamine B6, 330 à 400 ìg/jour de folates (vitamine B9), 3 ìg/jour de vitamines B12.

Pour la première catégorie (B6), on en trouve en grande quantité dans les abats, les légumes verts, les fruits, le lait et la viande tandis que les folates se trouvent surtout dans les fromages fermentés, le foie et les légumes verts. Quant à la vitamine B12, la viande, les poissons, les oeufs et tout ce qui est produit laitier en contient.

Le fer

La carence en fer et le vieillissement n’ont aucun lien toutefois, juste pour prévention, sachez que chaque personne a besoin de consommer 10 mg de fer par jour. Il faudra bien surveiller la consommation de fer, car une surconsommation peut entraîner des effets délétères. Aussi, on privilégiera le fer héminique au fer non héminique qui provient des végétaux. Le premier est mieux absorbé par notre organisme.

Le sélénium

On en trouve surtout dans les poissons, les crustacés, la viande, les produits laitiers, les oeufs et les abats. L’apport journalier est de 80 ìg/jour. Selon les professionnels, cet élément a le don de freiner le vieillissement et quelques pathologies qui y sont associées dont les maladies cardiovasculaires.

Le zinc

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Le zinc est un déclencheur de nombreuses réactions enzymatiques dans notre organisme. Au-delà de ce rôle important, il accélère aussi la cicatrisation des plaies, augmente l’acuité gustative et donc l’appétit. Grâce à ses vertus immunorégulatrices et antiradicalaires, le zinc freinerait aussi le vieillissement. Il faut savoir que tout le monde a besoin de consommer du zinc au quotidien à raison de 15 ìg/jour. On le trouve surtout dans les oeufs, la viande, les légumes secs et les produits laitiers.

Le magnésium

Le magnésium doit être consommé au quotidien. Il participe activement aux réactions immunitaires, à la régulation de la perméabilité cellulaire et à l’excitabilité neuromusculaire. Chaque personne doit consommer 400 mg de magnésium par jour et on le retrouve surtout dans le chocolat, les légumes, les fruits secs, les fruits de mer, les produits laitiers, les produits céréaliers, la viande et le lait. Une carence en magnésium peut se définir par des vertiges, des troubles psychiques ou encore de l’asthénie.

Quels sont les principaux risques dus à une mauvaise alimentation ?

La constipation

Chez l’enfant ou chez l’adulte, la constipation se soigne assez facilement, mais chez la personne âgée, c’est un réel sujet d’inquiétude. De ce fait, si la personne a du mal à émettre ou émet seulement un petit volume de selles, il est recommandé de l’emmener voir un médecin. De manière globale, la constipation peut être due à l’insuffisance de fibres dans l’alimentation d’où le ralentissement du transit intestinal. Sachez alors que pour éviter la constipation chez la personne âgée, l’alimentation de cette dernière doit être au moins composée de 20 à 25g/j de fibres alimentaires végétales.

Ce qu’il faut faire : il est recommandé de manger beaucoup de fruits et de légumes verts, de faire un peu d’exercices physiques, de bien s’hydrater et de fixer des horaires fixes pour émettre des selles après chaque repas. Les aliments riches en fibres sont les fruits secs, les légumineuses et les céréales complètes.

Ce qu’il ne faut pas faire : augmenter considérablement en un seul coup la consommation de fibres en cas de carence en fibres. Le mieux c’est d’augmenter petit à petit la consommation de fibres afin d’éviter d’autres effets secondaires comme les douleurs abdominales ou les flatulences.

Enfin, il convient de noter que le chocolat et le fromage n’ont aucun effet sur le transit intestinal chez les seniors contrairement aux idées reçues.

La malnutrition

La malnutrition est courante chez les personnes âgées et plusieurs facteurs en sont responsables. Le premier est la modification physiologique liée au vieillissement et qui peut donc entraîner l’altération de la dentition, du goût, des capacités d’absorption, une atrophie de la muqueuse gastrique, la réduction des sécrétions d’enzymes et le ralentissement du transit intestinal. À ces modifications du métabolisme, on peut ensuite rajouter les changements de mode de vie (dépression, revenus insuffisants, isolement, …) et les nombreuses idées préconçues que l’on a envers la vieillesse.

Toutefois, la malnutrition peut aussi être une cause ou une conséquence d’une maladie. Il convient donc de bien dresser le diagnostic pour y remédier le plus tôt possible. Un examen clinique permet de détecter l’état nutritionnel des seniors donc il faut le programmer. Il faut aussi savoir que le MNA (Mini Nutritional Assessment) permet de détecter rapidement les risques de dénutrition. Les maladies qui entraînent le plus souvent une dénutrition sont une hyperthyroïdie, une quelconque infection, un état inflammatoire ou encore une défaillance organique. Ces facteurs peuvent rapidement mener à une malnutrition surtout si la personne ne suivait pas déjà une alimentation équilibrée.

La malnutrition est à détecter et soigner au plus tôt, car à long terme, elle entraîne le décès de la personne précédé d’un épuisement des réserves de l’organisme ou d’une altération générale de l’état de santé de la personne. De plus, il faut savoir que plus le phénomène est détecté tôt, plus il sera de lui prescrire une alimentation équilibrée et qui sera efficace.

La déshydratation

Lorsqu’on vieillit, la déshydratation nous guette tout le temps et pour cause, l’eau totale dans notre corps diminue, le fait de boire vient souvent trop tard (lorsqu’on a très soif) et l’urine contint plus d’eau que d’habitude.

Pour éviter qu’elle ne nous attrape, il convient de bien s’hydrater. Si l’apport général conseillé à tout le monde est de 1,5l par jour, chez la personne âgée, il est de 2,5l par jour donc elle devra boire même sans avoir soif. Il faut noter que ces 2,5l ne doivent pas se présenter obligatoirement sous forme de boissons, mais seul le litre le litre et demi doit être sous forme de boissons et l’alimentation se chargera du reste. Aussi, en cas de fièvre, la personne âgée doit boire encore plus d’eau donc au 1,5l, vous devez rajouter 500ml par degré au-dessus de 38°.

 

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