Coronavirus : des traitements sont-ils réellement en vue ?
La pandémie touche désormais le monde entier avec des bilans tous plus inquiétants les uns des autres. Alors que la Chine commence à s’en remettre doucement, l’Europe est encore en plein dedans tandis que dans le reste du globe, le virus commence à se propager à vitesse alarmante. Le Coronavirus fait de plus en plus de victimes à travers le monde. Trouver un traitement est devenu une urgence dans tous les pays et les efforts s’intensifient. Ces derniers jours, quelques médicaments semblent prometteurs, mais peut-on vraiment s’y fier totalement ?
La chloroquine est-elle le remède pour le coronavirus ?
La chloroquine, commercialisée sous les noms de Plaquenil ou Nivaquine, est un médicament que l’on utilise pour traiter le paludisme. De fait, il existe depuis environ 70 ans. Lorsque la pandémie a commencé en Chine, le pays a lancé des recherches d’envergure pour en trouver un remède. Elle a découvert que ce médicament avait des effets prometteurs pour traiter la maladie. Suite à un essai positif sur une centaine de patient, elle en recommande l’utilisation pour venir à bout du Coronavirus.
Des études menées en France :
En France, c’est le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU), le professeur Didier Raoult, qui a pris l’initiative de la tester.
Pour ce faire, lui et son équipe ont d’abord commencé par faire des tests sur des cultures du virus. Suite aux résultats positifs, ils ont ensuite choisi d’utiliser une parente du médicament, à savoir l’hydroxychloroquine, pour traiter 24 patients atteints du COVID-19. Notons que ces patients se sont tous prêtés volontaires pour l’étude.
Un résultat prometteur à prendre avec prudence :
Après administration du médicament, il a seulement fallu six jours pour que le traitement fasse effet. Au bout de ce délai, seul le quart des patients portaient encore le virus alors que les trois-quarts en sont sortis guéris. Et dans la population des patients non-traités au médicament, plus de 90 % portaient encore le virus au bout de ce même délai.
C’est donc un résultat des plus prometteurs, mais qu’il convient, pour l’heure, de prendre avec prudence en l’absence de confirmation scientifique sûre. D’autres essais cliniques ont toutefois été autorisés sur plus de patients. L’objectif : pouvoir établir des preuves scientifiques certaines quant à l’efficacité de cet antipaludéen et surtout, pouvoir écarter les dangers relatifs à son utilisation.
Il ne faut effectivement pas oublier qu’un surdosage de la chloroquine pourrait générer des effets secondaires plus graves encore comme une perte définitive de la vue ou la mort. Cette substance peut également interagir négativement avec d’autres médicaments d’où l’intérêt de se montrer très prudent.
A lire :
- Covid-19 : comment nettoyer son smartphone ?
- La recette de l’OMS pour faire son propre gel hydroalcoolique ou antibactérien
Ce n’est pas la peine de courir en pharmacie pour en acheter :
Si les études et tests en cours venaient à confirmer son efficacité, le laboratoire Sanofi a déjà promis de fournir les doses nécessaires pour traiter tous les malades. Il ne reste donc plus qu’à patienter et croiser les doigts pour que cela fonctionne.
Notons qu’au-delà de son efficacité, le fait que la chloroquine soit un médicament bon marché est aussi une bonne nouvelle. Une bonne nouvelle pour le monde entier, mais dont l’annonce génère une certaine psychose sur la population.
En effet, depuis que cette hypothèse a été annoncée, tout le monde se rue en pharmacie pour en acheter ce qui est à éviter. Non seulement, le médicament ne peut être délivré que sur ordonnance, mais en plus, une automédication sans même être malade peut entraîner une résistance chez la personne. Résultat : si elle venait à attraper le virus malgré la prise précoce de chloroquine, son traitement risque d’être encore plus difficile.
On appelle donc au bon sens de chacun : évitez d’acheter ce médicament et d’en prendre tant que vous n’êtes pas malade. Retenez qu’on est encore en phase d’essais cliniques. Tant que ce résultat prometteur ne devient pas un résultat confirmé, on ne peut être sûr de ses réels effets sur l’organisme.
D’ailleurs, ce petit pourcentage d’incertitude laisse place à d’autres essais et recherches également à suivre de près.
Le Kaletra se montrerait-il plus efficace ?
Pour essayer de trouver rapidement un remède contre le virus, de nombreux antiviraux ont été testés dont le Kaletra. Il s’agit d’un médicament prescrit aux patients atteints du VIH. Il a été développé par le laboratoire américain AbbVie qui a décidé de combiner deux molécules antivirales pour l’obtenir. Il s’agit notamment du ritonavir et du lopinavir.
Les essais sont encore en cours et ne permettent pas d’avancer des hypothèses pour le moment. On sait cependant que d’autres essais associant le Kaletra à un interféron bêta (une association d’antiviral et d’immunothérapie) ont également été lancés.
On devrait encore patienter quelques semaines pour connaître les résultats de ces études. Le point positif c’est que ces deux types de traitements ont été sélectionnés en tant que traitements prioritaires à étudier de près par l’OMS. Cela signifie qu’ils sont plus prometteurs et ont plus de chances de réussir.
Et ils ne sont pas les seuls à être considérés comme tels puisque d’autres traitements jugés prioritaires existent aussi et à la surprise générale, la chloroquine n’en fait pas partie. Selon les scientifiques, les dangers et risques qu’elle peut générer sont trop importants surtout sur les patients en réanimation. Ils préfèrent donc se concentrer en premier sur des traitements prometteurs, mais peu dangereux tout en continuant néanmoins les recherches sur elle.
Le Remdésivir, fait-il partie des traitements prioritaires ?
Oui, cet antiviral fait effectivement partie des traitements prioritaires sélectionnés par l’OMS et pour cause : il est aujourd’hui le traitement le plus avancé contre le SARS-CoV-2. Des essais sont déjà en cours en Chine et aux Etats-Unis et on devrait être fixé sur son efficacité d’ici le mois d’avril.
On a bien dit qu’il s’agit du traitement le plus prometteur, mais comment se fait-il que personne ne connaisse cet antiviral ? Tout simplement parce qu’il n’est pas encore vendu sur le marché. C’est l’entreprise californienne Gilead qui l’a développé au moment où Ebola faisait des ravages en Afrique. D’ailleurs, les molécules qui le composent ont été choisies pour combattre cette maladie.
Se montreraient-elles aussi efficaces contre le Coronavirus ? Patience, on connaîtra bientôt la réponse.
Comment est actuellement traité le coronavirus ?
En l’absence de traitement sûr, il est logique qu’on se pose des questions sur le traitement actuel du coronavirus. Les autorités sanitaires appliquent aujourd’hui ce qu’elles appellent traitement symptomatique.
On traite les symptômes :
Autrement dit, les soins et médicaments attribués visent à soulager les symptômes que présentent les patients. Notez que les symptômes ne sont pas forcement les mêmes d’un patient à l’autre. Alors que certains peuvent seulement souffrir de maux de gorge et de fièvre pour guérir ensuite, d’autres peuvent développer une forme plus grave, voire la mort.
Ainsi, lorsque le patient a de la fièvre, on lui donne du paracétamol. Lorsque la personne souffre en même temps d’une infection bactérienne, on peut lui donner des antibiotiques, mais à dose bien calculée. Lorsque le patient présente des difficultés à respirer, on le place sous assistance respiratoire et ainsi de suite.
Les médecins administrent actuellement les soins en fonction de la progression de la maladie chez chaque patient. Il n’y a ainsi pas de traitement standard réellement confirmé contre le COVID-19 donc évitez autant que possible les automédications.
- Lire aussi – Le coronavirus : toutes les réponses à vos questions
Les traitements à éviter :
Même si on évoque ci-dessus la possibilité de prendre des antibiotiques, il faut prendre cette information avec grande prudence. Ce type de traitement n’est prescrit qu’en cas de co-infection. Cela signifie que les médecins n’en donnent à leurs patients que lorsque ces derniers souffrent du coronavirus et d’une infection bactérienne en même temps. Et même dans ce cas-là, seuls les médecins peuvent en établir le dosage et déterminer l’antibiotique à utiliser en fonction de l’état de santé du malade.
Par ailleurs, comme les autorités sanitaires le soulignent depuis le début de la pandémie, toute prise d’anti-inflammatoires est à proscrire. Ces derniers ne font effectivement qu’aggraver l’infection et accélèreraient le décès de la personne malade. Ainsi, ibuprofène, aspirine, cortisone … sont à éviter en ces temps de crise sauf prescription spécifique du médecin.
Les personnes les plus vulnérables :
Comme dans le cas de la plupart des maladies infectieuses, les personnes souffrant déjà de maladies chroniques sont plus à risques de progresser vers une forme grave de la maladie. Il s’agit notamment des personnes souffrant de maladies respiratoires comme le BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), de diabète, d’hypertension, de maladies cardiovasculaires …
Le critère âge est aussi essentiel puisque le coronavirus touche principalement les personnes âgées, mais il ne faut pas en faire une règle universelle. En effet, les jeunes adultes ne sont pas non plus à l’abri et d’ailleurs, un grand nombre en souffre actuellement. Quant aux moins de 15 ans, ils sont peu touchés et on les qualifie même d’asymptomatiques puisque même en portant le virus, ils ne développent pas trop de symptômes graves.
Ce n’est pas pour autant une raison pour les exposer, car on compte quand même quelques adolescents et enfants qui en souffrent. Et il est très important de comprendre que même s’ils sont généralement des porteurs sains, ils sont très contagieux.