Tout sur l’obturation dentaire

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Dans le milieu de la dentisterie, l’obturation dentaire est une pratique très courante pour traiter les caries. Néanmoins, quelques interrogations subsistent quant aux effets secondaires qui accompagnent l’utilisation des matériaux d’obturation. En quoi consiste l’obturation dentaire ? Comment s’opère-t-elle ? Quels en sont les effets ? Réponses….

Pourquoi doit-on procéder à l’obturation dentaire ?

Au Canada, plus de neuf personnes sur dix souffrent de caries dentaires ou a subi un traitement pour l’éliminer. En moyenne, chez les adolescents, deux dents sont cariées ou obturées.

Lorsque nous ne brossons pas régulièrement ou correctement nos dents, des plaques se forment sur la surface et vont s’attaquer à l’émail. D’autre part, si nous ne nous brossons pas les dents au plus tard 20 minutes après chaque repas, le sucre et l’acide venant des aliments vont se déposer sur nos dents. Or, ces substances provoquent des caries qui, à défaut de traitement adéquat, s’aggravent et peuvent entraîner des abcès, voire la chute des dents.

Pour éviter cela, lorsqu’une dent est cariée, le dentiste doit procéder au comblement de la cavité qui s’est créée. Cette pratique est appelée « obturation dentaire ». Suite à l’apparition d’une carie, l’obturation de la dent va aider à protéger celle-ci des conséquences des couches de bactéries qui se forment chaque jour sur nos dents.

Matériaux utilisés pour l’obturation dentaire

 

dentaire

A l’heure actuelle, les matériaux utilisés pour l’obturation dentaire sont l’amalgame d’argent et la résine composite. Outre les propriétés du matériau, les dentistes se basent sur d’autres critères pour le choisir, à savoir le côté économique, le procédé de pose, la durabilité et l’esthétique.

L’amalgame d’argent, comme son nom l’indique, est un alliage d’argent, de mercure, de cuivre et d’étain. L’utilisation de ce type de matériau en dentisterie, plus connue sous le terme « plombage », remonte à plus de 165 ans.

Cependant, malgré le fait que le plombage soit une solution économique et sûre, certains dentistes préfèrent utiliser les résines composites. Ainsi, peu à peu, les résines composites sont venues remplacer l’amalgame d’argent.

 

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Quels risques l’amalgame d’argent présente-t-il des risques pour notre santé ?

Comme nous l’avons vu précédemment, l’amalgame d’argent est constitué entre autres de mercure. De ce fait, certains scientifiques doutent de l’innocuité de ce matériau sur notre santé. Le Dr Ben Balevi, dentiste à Vancouver, qui s’est penché sur des rapports de recherche, explique que le mercure, lorsque sa quantité dans l’organisme est élevée, peut entraîner des problèmes de santé, dont les lésions cérébrales ou rénales. Le Dr Peter Doig, dentiste à dauphin et président de l’Association dentaire canadienne (ADC), a confirmé qu’une petite quantité de mercure était libérée lors du plombage. Ces interrogations font également suite au fait que les chercheurs soient encore aujourd’hui incapables de déterminer la quantité exacte de mercure qui pourrait être fatale pour l’homme. C’est le cas par exemple des deux études qui consistaient à mesurer le taux de mercure auquel les amalgames exposent un patient. Les deux études ont abouti à des conclusions complètement contradictoires.

Cependant, des dentistes canadiens et nord-américains regroupés au sein de l’Académie internationale de médecine buccale et de toxicologie (IAOMT) s’opposent à l’utilisation des amalgames. Un membre de l’académie, le Dr David Warwick, a précisé que l’étude a permis de démontrer que l’utilisation de ces matériaux entraîne l’absorption de mercure par l’organisme. Selon l’académie, cette absorption augmente le risque d’Alzheimer ou de sclérose en plaques.

Utilisation de résine composite : une solution sans risques ?

 

dentiste

Pour le scellement en obturation à base de résine, les dentistes utilisent des matières à base de bisphénol A. Au fur et à mesure que le matériau se dégrade, ces substances libèrent constamment des BPA (bis-DMA ou bis-GMA). Ainsi, après la pose de la résine, une petite quantité de BPA vient se déposer sur la dent traitée. D’après l’American Dental Association, les obturations les plus utilisées au Canada sont les obturations de bis-GMA.

Si certains articles publiés auparavant soulèvent des débats quant aux réels effets du BPD sur notre organisme, Balevi, Warwick et Doig ont précisé qu’aucune mesure d’exposition réelle au BPA n’a encore été faite et que les observations suite aux études effectuées antérieurement n’aboutissent à aucun postulat précis. Selon Balevi, s’il y a eu des études qui ont démontré la présence de BPA suite à une obturation dentaire à base de résine composite, les taux relevés n’atteignaient même pas les niveaux tolérés et leur présence n’était plus détectée quelques heures après l’obturation. Il ajoute qu’aucun lien n’a été réellement établi entre la dégradation de l’état de santé et l’obturation dentaire en plastique.

Doit-on nous orienter vers d’autres matériaux ?

Concernant l’utilisation de l’amalgame d’argent, l’ADC et Santé Canada sont du même avis : la quantité de mercure libérée par l’obturation n’a pas d’effets néfastes sur la santé du Canadien moyen. Ainsi, Santé Canada n’est pas contre l’utilisation d’amalgame d’argent, à condition que le patient concerné ne fasse pas partie de ceux qui souffrent d’hypersensibilité allergique aux matériaux. Ainsi, des tests d’allergie devraient être faits préalablement au choix du matériau à utiliser.

Concernant le BPA, une publication dans Pediatrics a rapporté qu’une étude avait permis d’affirmer que les composites de bis-GMA n’avaient pas d’effet néfaste notoire sur la santé.

Par ailleurs, Doig et Warwick précisent tous deux que les patients pouvaient se renseigner auprès de leur dentiste sur les matériaux qu’ils utilisent, soulignant que le bis-GMA est plus sûr que le bis-DMA.

Selon les dentistes interrogés sur le sujet, il n’y a pas lieu de trouver un substitut aux amalgames ni aux résines composites, sauf en cas d’hypersensibilité allergique du patient. Ces spécialistes reconnaissent les risques entraînés par l’exposition au mercure, mais s’accordent pour affirmer que le seuil de danger n’a pas été déterminé.

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